L’attente.
C’est toujours le moment qu’on oublie. Celui qu’on dénigre, rejette, obscurcit.
L’attente, c’est le moment qui dure le plus longtemps. L’avant du pendant, l’avant, surtout, de l’après. Souvenirs de grimpe sur glace et mixte qui s’estompent déjà. Souvenirs rapides, fuyants, qui m’échappent.
L’attente perdure.
Attente mêlée d’ambition, un livre à publier, de rêve, une montagne à gravir, d’impatience, des dossiers à régler.
Parfois, le Bleu Céleste s’efface alors même qu’il n’a jamais été aussi près. Aussi céleste. Aussi bleu.
Température au sommet de la tour Eiffel 11°
Température ressentie au sommet de la tour Eiffel 11°
L’attente, Lui sait la rendre supportable. L’idée de Lui, Bleu Céleste qui imperturbable continue d’être. Immuable. Solide. Planté sur ses bases de rocs et de pierres, de glace et de neige. Dominant la Terre jusqu’à la trouée des nuages dans laquelle on le voit parfois s’élever. Suffit d’avoir bien rêvé. Là-haut, rien ne change et Il m’attend sans faillir. Prêt à m’accueillir. Aussi longtemps que je serai capable de venir le voir, Lui sera là.
Tout juste si un frémissement de printemps semblerait dire que quelque chose de temporel, une ébauche de changement, là-haut, aussi, s’invite.
Température au sommet du Khan Tengri -31°
Température ressentie au sommet du Khan Tengri -46°
