Canicule apaisée. Un vent frais s’est levé. La ville respire. Je suis en roue libre. Chercher l’ombre n’est plus l’objectif, rester face nord n’est plus une contrainte, la ville début juillet retrouve un air de mai. Le mai d’avant, mai d’un temps révolu où il n’était pas nécessaire d’être climatosceptique pour l’apprécier.
Température au sommet de la tour Eiffel 23°
Température ressentie au sommet de la tour Eiffel 23°
L’impression, trompeuse, que la montagne s’effondre depuis le sommet, nous fait croire que la base demeure solide. Mais la montagne s’effondre de partout. Du haut, du milieu, du bas. De partout et surtout, de l’intérieur.
Imperturbable, insensible aux bruits de la casse, aux souffles des coulées, à la chaleur qui sourd des pierres et les décolle, encore maître du gel et de la neige, le Seigneur du ciel bleu n’avise pas les efforts des humains. Il perçoit une vie éternelle à son échelle, une immuabilité que tous envient, une essentialité. Et je marche en pensant que je grimpe, je cours en pensant que j’escalade, je sens le vent en rêvant du grand froid. L’année prochaine, si le Seigneur veut, je serai au froid. Au bien. En haut. Au Khan.
Température au sommet du Khan Tengri -18°
Température ressentie au sommet du Khan Tengri -33°
