Les craquements, les ossements

Les craquements de tes os présagent d’ossements Douleurs insidieuses articulatoires et sévères infiltrées entre joints Crissements de cartilages aux oreilles saturées d’acouphènes importuns Le corps est là oui le corps est bien là S’impose et ne laisse Ne s’oublie et se rappelle A toi bien à toi à cris répétés et bruyants

La Casa de Zarela

Le vent qui souffle sur les montagnes de la cordillère blanche s’arrête à la porte de Zarela. Il la caresse d’un souffle, s’épaule contre le soleil qui tape, accompagne les cris des chiens qui œuvrent de concert dans la rue, la ville, la région. Le monde entier, semble-il. Il souffle, s’arrête, et reste à la […]

Rire, subir, haïr

(Sur une chorégraphie de Pina Bausch) Les danseuses de Barbe bleue ne connaissent que trois modes : subir la violence. Rire pour détourner. Et haïr. Les danseuses de Barbe bleue prisonnières d’un triptyque éclatent à l’infini dans leur maigre partition. Leurs rires sont légions, ils percent les tympans. Les brutalités sans répit des viols répétés […]

Le bus 

Le lent défilé des rochers à la vitre La rocaille monotone qui assiège la vision Le temps qui s’écoule se dépose grain à grain dans la lenteur sablière du voyage de retour Quand soudain Trépidation Accélération Le regard se déporte et quitte l’extérieur Le regard se replace Passagère voisinée de jeunesse inspirante Sa blondeur attirante […]

Fluide, pas fluide

Fluides et non-fluides se mêlent en présent. Fluides et non-fluides se cognent aux ilots de vieillesse aux caillots d’âge mûr aux accents des années. Aux aspérités crochetées qui tapissent dans les recoins, s’arrogent les genoux, s’érigent en ventouses, se greffent sur les hanches. Aux carcans corsetés des fuites impossibles, échos de passés, souvenirs affadis. Fluides […]

Monter à Montréal

Prenant pied dans Montréal comme un bon immigrant des siècles passés, sur la terre ferme qui borde la rive gauche du Saint Laurent on sent, à peine le temps de se démariner, à peine débarqué, on sent que quelque chose ne va pas. Que le métissage anglo-français a accouché d’un drôle de monstre, une petite […]

A quoi tu sens la montagne ?

A l’air sec qui s’invite Aux traces de fraîcheur A l’intérieur confortable et sobre Aux banquettes agréables et fermes A la grande table d’hôte Aux photos verticales qui inquiètent et ravissent Au sérieux A la place laissée libre à l’espace à la vue aux paysages L’auberge à Huaraz annonce la montagne

Les Chiens de Huaraz

À Huaraz ce sont les chiens qui commandent Ils gisent tranquilles et soudain ils s’invitent Ponctuent de leurs gorges toutes les conversations et les silences aussi et l’air léger qui descend de la montagne Parfois gardant leur bout de trottoir parfois cherchant des compagnons d’amusement souvent guettant les restes du sandwich Les chiens de Huaraz […]