Le désamant

Petits coups pointus du bout de ta botte percent son cul. Mords le cœur de ton homme ! Crache sur sa langue ! Ta respiration flatte ses cheveux d’un souffle de mort, défroisse une feuille de papier, la plaque sur le sol, fige le temps de la chute. N’attends plus, femme repue, femme déçue, qu’un […]

Déclaration d’amer

Face à l’immense amertume de la mer bleue et verte, sur la montagne orangée du projecteur solaire, dans l’humus ombré d’une fade douceur de rosée enveloppante, en risible ambition d’uni vers l’harmonieux, de hâtif unisson, de communion, une expression de gêne extirpe mes mots de leurs abris, les jette loin du corps, loin du périnée, […]

Les amants

Ensemble de nouveau accoudés Ensemble de nouveau nous nous sommes côtoyés Ta sève goutte sur ma peau avivée Un nuage enveloppant à l’odeur entêtante me captive Une gelée se dissout dans l’aube brune et mouillée Ta peau arrachée de ma cuisse un craquement m’assourdit Blafarde et charnue tu traces un chemin capricieux

L’amante

Mon étoile ma lumière Ta semence entre mes cuisses gourmandes bouge comme un petit roi A mes pas comptés une onde caressante suggère une requête insistante Une promesse dans tes yeux veloutés Une caresse sur ta queue assommée D’une voix mouillée tes viscères me crient Belle au pied d’or je suis

L’accompagnatrice

J’émerge d’un col Riche et séveuse Pleine de lait pour vos babines Pleine de mousse et de racines Sol à féconder Forêt à inonder Des gorges vierges et profondes Regard et source Plurielle je suis Vous boirez ma dernière goutte métallique et animale

Le jeune Eros

Tes dents brillantes d’un désir vainqueur Couronnent et cernent le gouffre d’envie Ton oeil laiteux émeraude vitreuse Méduse affamée à l’affolant berceau Ta main féroce pique mon dos docile Une spirale éperdue voile ton nom court Dans mes yeux sourds nagent des serpents Ton rire et ton cri bercent mon ardeur

Après la bouche

L’air repu qui répond à l’oral A le sombre plaisir d’une tristesse édifiée Tu craches et rejettes sa vérité Bancale Hérite-moi lors du trépas descends les degrés successifs Jalons du parcours lascif de l’orifice qui étreint Silo cloisonné et têtu Ton corps repu qui festoie

Eros

Tes doigts musqués d’indiscrétion sont un aimant douloureux Mon indolent port de panthère brisé d’un collier ruisselant Ta cuisse affleurée masque une splendeur souterraine enveloppe spasmodique d’un serpent fasciné Tes caresses ébouillantent ma peau affaiblie elle roule et s’enfuit sous tes ongles