Le mendiant
Le vieux entonne un chant débile et lent Sa voix friche et gargotte Corde voilée se brise de rire fatigue de tristesse humide et rebondit Il se tient lisse et dénudé sa vigueur sépulcrale contre la beauté
Le vieux entonne un chant débile et lent Sa voix friche et gargotte Corde voilée se brise de rire fatigue de tristesse humide et rebondit Il se tient lisse et dénudé sa vigueur sépulcrale contre la beauté
Les vieux tassés la peau usée attendent En eux des fleurs des bijoux des extases Perdus sur une chaise aplatis de chaleur tête dégagée les yeux encroûtés Ils parlent peu Les mains enrobées de djellabas plissées brisures de désert incrustées au visage leurs abris sont couleur de l’autre côté
La fête hiberne en toi. Des cigares empuantissent ta bouche, tu insistes des verres et des lignes et des joints dans l’attente d’un soubresaut. Tes yeux de brune brume nourrissent des fèces. Tu baises tes mots, tu ondules ta bouche, ton vagin ouvert à l’hôtel de désamour.
La fin d’une nuit sous un soleil de marbre vert gèle ta plastique dure. D’un souffle régulier tu volettes tes envies à juste distance, tes yeux mirent l’ombre de désir expulsé. Tes dents brillent de retenue, tes rides autour de la bouche refusent le contact. Jamais une fleur ne te cueille. Tu ris de ta […]
Parler ne rythme pas ton corps tendu de refus. Tes mots se déposent, mouchetés, sur des mots qui traînent. Parler glisse des traces de vie sur l’absence de vie. Tes mots roulent de la gorge vers les dents, provoquent tes lèvres. Ils attisent ton absence, se laissent monter comme des chevaux serviles, ils posent escargots […]
Le cœur hait haut et fort, héraut hautain. Le cœur hait. Le corps sait, suit et se tait. Le corps sait, essuie l’échec, mange le refus, adopte la tristesse. Le cœur hait, rêve de paraître, d’être un, d’être entendu. Le coeur hait. Le corps sait.
Assis là-haut À Cilaos Les lèvres sur les yeux de mon amante Assis là-haut À Cilaos La verge dans le ventre de mon amante Assis là-haut En elle À Cilaos
Étrange impression de suspens rassurant. Entre les lattes, un vide qui appelle sans attirer, qui suggère. Impression d’une échelle démesurée, silhouettes papillonnant à l’autre bout comme dansant, des bougies, les flammes. Drapeaux priant d’atteindre l’autre rive. Un temps gagné à ne pas descendre, ne pas remonter. S’en faire un chemin tout droit, insensible, aérien. Voluptueux. […]
La houle de ta vie s’impose à la mienne et les vagues de ton cœur sont des creux inattendus, des hauteurs improbables qui défient ma flottaison et me retournent comme une barque et puis j’aime ta légèreté quand tu renonces à me prendre et me laisses mouiller dans ton port.
J’ai choisi mon père chez les amants de ma mère. Un gros, deux petits, une tripotée d’ascètes esthétisants. Eux, je les ai rejetés. J’ai choisi mon père parmi ceux des amants de ma mère qui la contrariaient. Un prof. Un sportif. Un boucher. Eux, je les ai triés. J’ai choisi mon père parmi ceux-là, tenant […]