Jouissance
Ce qui est toi est moi. Ce qui est de toi est de moi. Ce qui vient vers toi vient vers moi. Ce qui sourd de toi sourd de moi. Ce qui dort en toi dort en moi. Ce qui plaît en toi plaît en moi. Ce qui crie chez toi crie chez moi. Ce […]
Ce qui est toi est moi. Ce qui est de toi est de moi. Ce qui vient vers toi vient vers moi. Ce qui sourd de toi sourd de moi. Ce qui dort en toi dort en moi. Ce qui plaît en toi plaît en moi. Ce qui crie chez toi crie chez moi. Ce […]
Vue de loin. Affichant la distance qui sied aux inconnus. Passant au-dessus des têtes comme une ombre apaisante. Pudiquement installée loin de la furie, elle plane. Et le temps l’ignore, le vent la porte, le rythme des saisons son seul guide. Étoile lumineuse dans la nuit, indicateur du passant, interprète de la magie. Inconnue, le […]
L’arrestation de son frère l’a crucifiée. L’autel de marbre rôti affole sa chair, écarte l’oubli des prières refusées. Elle arrache sa bague, du sable colle au sang. La bague crisse. La porte claque, la prison ferme. Elle se coupe une seconde fois. Une larme sur un rayon roule au bout de la terre, lumière ahurie […]
La corne violette embouche tes traits délicats Derniers pleurs dernier souffle réponse perdue dans le sable Une odeur mortelle s’exhale Un ambre poussière jaunit tes doigts Evanouies les fleurs assassines les douleurs obstinées Le masque funèbre apaise ta face
Une main gonflée, aux ongles décollés. Tristesse au bord de l’eau. Sa chemise est d’une toile impériale, uniforme ramené d’une guerre non vécue, déguisement que les coraux déchiquettent. Je me porte à sa bouche. La murène couleur cuir récupère une manche, un crabe farceur affiche le calot, une tortue se double dans la vareuse. La […]
La finale de mes nuits brèves est une tortue L’absence de ton corps dur est un lièvre farouche que j’apprivoise que j’appréhende Le ton osé de ta force les mots courts de ta bouche la fadeur aplatie de mes membres nus et faibles quand tu me dévalises je les serre dans ma bouche ils ne […]
Une douleur a laissé son empreinte en moi. Elle dort, ses griffes repliées sous son ventre, dents retirées, bouche fermée, ma peau rythme au son de son souffle. Son empreinte, je l’appelle souffrance que je supporte. A juste distance, mes mots cliniques détaillent sa façon, mes mots techniques. Lorsque je parle d’elle, elle ronronne, satisfaite, […]
Amant ardent ton épée me pourfend Déchire mon corps sage de repos Ennemi impérieux tu m’écorches de honte Tu attises ma rage de n’avoir point de lame J’ouvrirais un passage aberrant Je fouillerais tes entrailles dénudées Je sculpterais tes chairs rougies et autres agaceries
Une histoire d’or orientale odorante de vasque vermeille Une reine aux chevilles cerclées aux mains de henné Tes lianes lascives me lient lentement une odeur charnelle au noueux émoi Pour toi une fleur si rouge que tu pâliras
L’orée d’une bouche enserre les flots de parole. Ils, les mots, restent. Les yeux sont fous d’impuissance, les mains liées au sommet de leur courbe, les bras, pendants, errent. L’entrée est cachée, ne se fait pas. Les mots vivent à l’orée de la tombe. Une porte, s’est refermée.